C’est une question de (r)évolution

C’est une question de (r)évolution

Etre autonome c’est aussi savoir quelles sont les règles que l’on respecte et pourquoi. C’est apprendre à se décentrer de soi même pour mieux se centrer sur les autres. L’autonomie requiert maturité. La maturité est le résultat d’un processus d’évolution et de prise de conscience non seulement de soi mais également de sa place dans le monde.

L’expatriation est un changement qui affecte notre vie tant personnelle que professionnelle. Y grandir ne se fait pas en un jour.

Chacune des étapes décrites ci-dessous est nécessaire: respectez-les et acceptez-les pour pouvoir mieux y grandir.

Phase 1: La dépendance 

Vous avez décidé de partir à l’étranger. Une fois arrivée, la première phase qui vous attend est celle de la dépendance. Propulsée dans un nouvel environnement, vous êtes dépendante. Vous ne connaissez pas les codes ( tant ceux de la communauté d’expatriés que ceux du pays dans lequel vous vivez) : vous observez les modes de fonctionnement, vous faites ce que l’on semble attendre de vous pour vous intégrer au mieux. 

Phase 2: La contre-dépendance

Après quelques mois, vous allez commencer à vous autoriser à dire non. Vous risquez même d’entrer dans une phase d’opposition systématique. Vous avez envie d’exister pour vous même. C’est à cette période que vos besoins vont se manifester. Vous aurez sûrement envie d’aller vérifier par vous même ce qui vous a été dit. Il se peut également que ayez envie de vous démarquer en faisant tout le contraire de ce que l’on vous a conseillé.

C’est durant cette phase que vous allez commencer à définir ce en quoi votre expatriation va être différente de celle des autres: c’est la phase de l’affirmation de soi, de l’individualité.

Phase 3: L’indépendance

SamovarUn peu plus tard arrivera la phase d’indépendance: cette phase vous rappellera, peut être, celle de vos enfants qui à un certain âge veulent tout faire tous seuls. 

Vous êtes comme eux à ce moment là: vous cherchez à exploiter vos possibilités. Vous avez besoin de devenir autonome, de faire sans l’aide de quelqu’un pour tester vos limites. Il se peut même que durant cette phase, vous ayez envie de vous isoler, de prendre vos distances avec votre communauté.

« Besoin de personne » pourrait être le refrain que vous entonnez dès le début de la journée … Vous testez vos capacités et comptez bien, coûte que coûte, les optimiser.

Phase 4: L’interdépendance

Après avoir exploré vos capacités, vous ressentez à nouveau le besoin d’être en contact: la phase indépendance vous a permis de renouer avec votre identité, de réaliser certaines choses, de prendre conscience d’autres. Mais seule, vous pouvez avoir le sentiment de tourner en rond au bout d’un moment : vous êtes prête à fonctionner en interdépendance. Les autres ne sont plus ceux qui vont restreindre votre liberté: ils pourront au contraire vous permettre d’affirmer et d’enrichir votre personnalité et apporter une valeur ajoutée à vos projets.

Mais allons un peu plus loin car chacune de ces phases active un mode de communication avec les autres…

En phase de dépendance, nous avons tendance à favoriser le mode victime: Oui nous avons laissé à des milliers de kilomètres ce qui nous rassure ( famille, amis, carrière) et personne ne semble s’en rendre compte! Nous sommes en terrain inconnu, nous avons tout à apprendre (et à prouver) et du coup notre cerveau nous envoie régulièrement ce message:  » Danger, ne prends pas trop de risques, tu t’es aventurée sur un terrain que tu n’as jamais pratiqué! ». C’est bien souvent, dans nos mots, le pays, notre mari, le contexte, la culture du pays, le marche du travail sur place, notre propre communauté qui sont les responsables de nos maux.

Vu de loin, ce changement nous paraissait opportun. C’est une fois notre quotidien rythmé que nous allons nous révolter. Dans notre façon de communiquer, nous réservons une place de choix à l’agressivité systématique, à l’opposition, à la négativité. Pas de place pour les nuances. Une question, même anodine, peut vite être source de conflit. Là, notre refrain préféré ressemble plus à  » Résiste, prouve que tu existes! ». Concrètement nous existons grâce à l’opposition. « Non, je n’aime pas ce pays, non je ne m’y sens pas bien, non je n’ai rien à y faire, non, je ne suis pas d’accord, non je n’ai pas envie de faire comme les autres, non ma vie d’expatriée n’a rien d’un conte de fées, non je ne suis pas que la femme de … » Oui, la perception de votre expatriation c’est cela: tout changer, imposer vos idées.

Du coup, la seule solution qui nous paraît envisageable est de mettre une distance avec les autres pour se rapprocher de ce que nous sommes. Dans cette phase, nous pouvons nous surprendre à refuser l’aide des autres, même des plus proches. Nous avons besoin de tester nos capacités. Nous avons surtout besoin de nous prouver que nous pouvons y arriver seule: pas question de travailler en équipe !

C’est une phase durant laquelle nous allons non seulement apprendre à savourer notre liberté mais aussi une phase qui va nous faire prendre conscience que la nôtre peut libérer celle des autres: nous sommes prêtes à revenir vers eux. Dans notre mode de communication cela se ressent, c’est la phase des vrais échanges, de l’ouverture, du respect mutuel et de l’altruisme dans le sens le plus noble du terme.

 

Aujourd’hui, dans quelle phase êtes-vous ?

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