Apprendre de ses échecs

Apprendre de ses échecs

SamovarJ’aborde aujourd’hui avec vous un point qui me paraît fondamental pour mieux vivre votre expatriation : tirer les leçons de ses échecs. 

Alors oui je vous le concède cela n’est pas évident. Nous n’avons pas été habituées à les valoriser. Très tôt, dans notre éducation, un mantra :  » Quand on veut, on peut. »

Pas de quoi être zen je suis bien d’accord. Plutôt du genre à générer une belle culpabilité.

Ensuite, la société dans laquelle nous vivons qui ne jure que par le résultat: on est gagnant ou perdant. Les modèles de réussite ne semblent d’ailleurs jamais avoir connu l’échec.

Vient ensuite notre statut, propre à l’expatriation, celui de la femme (d)’expat. Cette particule est depuis quelques temps très mal vue. Il n’est plus de bon goût de la prononcer, de l’évoquer. Je ne dépends pas « de », tout dépend de moi. Oui, oui ,oui, en théorie.

Donc, avec ou sans cette particule, avouons-le, nous préférons mettre entre parenthèses les côtés « hic, c’est pas si chic et ça coince » de notre vie à l’étranger quand il s’agit d’en parler. Comment partager ce qui devait marcher à coups de volonté et qui en fait n’a jamais poussé ? Comment s’avouer qu’entre la femme que l’on imaginait être en terres lointaines et celle que nous sommes tous les jours vue de près, il y a comme un léger décalage ?

Car en fait, on était toutes un peu comme ça au départ …

« Avant de partir, j’ai bien choisi la destination de mon expatriation. J’ai fait le plein d’objectifs pour éviter la panne sèche en cours de route. Quand on veut, on peut. La route ? J’ai choisi l’autoroute car je préfère les lignes toutes droites. Je n’ai pas imaginé un seul instant que des obstacles pourraient surgir sur ma route. Je n’ai pas activé le régulateur volontairement pour tout faire plus vite. Le timing est serré. Au quotidien, pas toujours évident donc de confier, à celui qui n’occupe pas la place du passager, que bien souvent, je me perds, je tourne en rond aussi, je me pose déjà des questions sur l’après. Des questions que je ne me suis jamais posées avant. Pas toujours évident de lui exprimer mes besoins non plus : nous sommes une équipe, je suis officiellement le co-pilote. Mon rôle est beaucoup plus important qu’on ne veut bien le croire pour que tout roule. Mais la reconnaissance attendra. La, concrètement, en dépit des difficultés, je dois réussir à soutenir coûte que coûte l’équipe ! »

Ouf. Epuisant non ?

Je vous invite à vous pencher sur vos échecs de l’année écoulée. Oui, les vôtres. Laissez ceux des autres tranquilles.

Pourquoi ?

– Parce que vos échecs confirment une chose : vous avez essayé. Vous êtes sorties de votre zone de confort. Vous avez pris des risques. Car oui l’échec est essentiel à la réussite : il ne garantit pas le succès mais l’absence d’échecs est à coup sûr une garantie d’insuccès. Vous avez tenté et ça n’a pas fonctionné ? Super, vous avez pris conscience de ce que vous pouvez améliorer. 

– Quand on prend un nouveau chemin ce n’est pas la destination finale qui est la plus intéressante mais tout ce qui s’est présenté sur notre route. Les bonnes surprises et les moins bonnes. Savourez le chemin de cette année, avec ses bas et ses hauts. En le remontant, vous avez développé des ressources. Elles vous serviront sûrement pour la suite. 

– Parce que s’arrêter de temps en temps sur l’aire de repos, loin de l’agitation quotidienne donc, pour revenir sur ses propres erreurs c’est porter aussi une plus grande attention à soi.

C’est faire connaissance avec une partie de soi. C’est mieux se connaître, se surprendre. C’est surtout apprendre à s’accepter avec tout ce que l’on est et de la façon dont on le fait. 

Avec nos forces et nos faiblesses. C’est finalement remercier ces erreurs qui vont nous permettre de mieux reprendre la route et d’aborder différemment celles et ceux qui vont croiser la nôtre…

 

Maintenant que vous êtes en train de désigner l’heureux gagnant dans la catégorie  » Mon échec de l’année »…

Que ressentez-vous ? Que vous a-t-il appris, cet échec ? Vous a-t-il permis de faire différemment ou mieux ensuite ? Qu’avez-vous modifié en tenant compte de cet échec?  En faisant cet exercice, le voyez-vous toujours comme un échec ou votre perception a t-elle changé ?

Du coup, allez-vous modifier votre façon de percevoir les échecs de vos enfants ? Votre mari ? Vos ami(e)s ?

Si vous exercez une activité professionnelle, comment pouvez-vous transposer votre nouvelle perception de l’échec dans votre façon de travailler avec d’autres au quotidien ? Et dans l’appréciation de ceux de vos collaborateurs ?

Vous l’avez compris, échouer, pour mieux réussir, ça s’apprend.

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