« La langue russe »- Saison 1- Episode 2
Episode 2 : » Cachez ce sourire que je ne saurais voir ! »
Nous pensons qu’il est notre plus belle arme pour briser la glace. Qu’il vaut bien plus que des mots. Qu’il donnera envie à nos interlocuteurs de faire preuve d’indulgence quand nous utilisons des mots à tort ou quand nous ne les comprenons pas.Niet.
Au contraire, il intrigue, il inquiète, il fait douter de notre sincérité, il peut même énerver: notre sourire.
Cette absence de sourires, c’est souvent la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Celle qui vient renforcer un préjugé déjà solidement ancré : les Russes sont tristes.
Et bien non, les Russes sont comme vous, capables de sourire et de rire !
Hypocrisie, dissimulation, refus de s’ouvrir à l’autre. Oui tout l’opposé de ce que vous pensiez.- Pour les Russes, le sourire est un signal de sympathie envers l’autre. Un peu comme un feu, qui a mis du temps à passer au vert, pour vous dire « Je te connais mieux et maintenant tu sais que je t’apprécie ».
– S’il y a quelque chose de drôle dans la situation qui semble vous faire sourire;
– La vie en Russie a été pendant de très longues années très difficile ( et l’est encore pour beaucoup): cette rudesse, entre autre, a façonné les expressions et mimiques. Le sourire c’est la bonne humeur, le bonheur avec un grand B … Bref, c’est rare et ce n’est pas tous les jours.
Souvenez vous de l’épisode 1 : même si tout va très bien, inutile de le crier sur tous les toits et de le montrer de façon ostentatoire. Oui c’est ça, votre sourire c’est l’accessoire en trop.
– Et surtout, celle ou celui qui sourit à tout le monde sans raison … C’est l’idiot du village, la brave fille. Oui je sais, ça fait mal: croyez moi, j’étais depuis un bon moment sur la première marche du podium quand je l’ai appris.
Non.
C’est d’ailleurs valable par la suite avec vos ami(e)s russes : si l’on vient se confier à vous, ne souriez pas. Cela pourrait être mal interprété. Si vous souriez, votre ami(e) pensera que vous trouvez la situation drôle, que vous ne partagez pas sa peine.Je me souviens comme si c’était hier du premier sourire que j’ai eu à Moscou. A un moment où je n’en attendais plus. Un sourire en or. Au sens propre et figuré.
Et c’est vrai: ce sourire ne pouvait qu’être sincère (car cela faisait des mois que mon interlocutrice faisait tout sauf se forcer) et il n’a pu que me rappeler la force d’un vrai sourire.Alors, je vous invite dès aujourd’hui à mettre en pratique ce point important dans votre communication au quotidien.
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