Quelles ressources avez-vous développé en expatriation?
« Oh tu verras, Moscou a beaucoup changé ! » était la phrase préférée de mes interlocuteurs avant que je ne retrouve Moscou fin mars.
Moscou.
Elle nous prend toujours autant d’énergie qu’elle nous en donne.
Elle nous exaspère toujours autant qu’elle nous émerveille.
Elle impose toujours à nos journées un rythme aussi effréné.
Elle nous écrase autant qu’elle nous permet de prendre notre envol.
Elle se met à l’anglais autant que nous nous mettons au russe.
Avec un peu de recul, j’ai réalisé que celle de nous deux qui avait le plus changé… C’était moi.
Moscou ne me faisait plus peur. Je la connaissais et j’étais heureuse de la retrouver.
Heureuse de me sentir à nouveau pleine de son énergie, de ses contrastes, de ses différences qui la rendent si attachante.
Mes sourires ont trouvé un miroir. Mes questions, des réponses.
J’ai assumé mon terrible accent et me suis lancée en russe pour pouvoir mieux communiquer. En connaissant les codes. En ayant envie avant tout d’échanger et de partager. En ayant dépassé bon nombre de préjugés. En ayant conscience de nos faiblesses et de nos forces respectives.
J’ai défendu ma place et en ai trouvé de ce fait une nouvelle.
J’ai ouvert grands mes yeux et mes oreilles comme je n’avais peut être jamais osé le faire auparavant.
Avec un peu de recul, je me suis avouée qu’aimer Moscou avait pris du temps. Qu’aimer Moscou me réservait encore de belles surprises. Qu’aimer Moscou comportait une part de mystère(s) que je n’avais pas forcément envie de nommer.
Pourtant, je me suis longtemps perdue dans Moscou.
Qui étais-je ? Où pouvait être ma place ? Comment la trouver ? Et ensuite, comment la garder ? Devais-je la créer tout simplement ?
Erreurs, doutes, certitudes, découvertes, différences nous ont permis de mieux nous connaître à défaut de toujours nous comprendre.
Je m’y suis perdue pour mieux m’y retrouver.
Elle change et m’invite donc à changer, aussi.
Elle est pleine de ressources pour se réinventer, pour s’adapter.
Comme vous.
Alors aujourd’hui, j’ai une petite question à vous poser :
Avez-vous conscience de toutes les ressources que vous avez développées depuis votre arrivée à Moscou ?
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